Visite du pape François au Maroc

Visite du pape François au Maroc
الخميس 4 إبريل, 2019

Le pape François a prononcé un discours lors de la cérémonie de son accueil officiel présidée par le roi Mohammed VI, Commandeur des Croyants (Amir Al Mouminine), samedi à l'esplanade de la mosquée Hassan à Rabat.

"Majesté,

Altesses Royales,

Distinguées Autorités du Royaume du Maroc,

Membres du Corps diplomatique,

Chers amis Marocains,

As-Salam Alaikoum!

Je suis heureux de fouler le sol de ce pays riche de beautés naturelles multiformes, gardien de vestiges de civilisations antiques et témoin d'une histoire fascinante. Je voudrais avant tout exprimer ma sincère et cordiale gratitude à Sa Majesté Mohammed VI, pour son aimable invitation et pour le chaleureux accueil qu’au nom de tout le peuple marocain, il m’a réservé tout à l’heure, en particulier pour les aimables paroles qu’il m’a adressées.

Cette visite est pour moi un motif de joie et de gratitude parce qu’elle me permet tout d’abord de découvrir les richesses de votre terre, de votre peuple et de vos traditions. Gratitude qui se transforme en une importante opportunité pour promouvoir le dialogue interreligieux et la connaissance réciproque entre les fidèles de nos deux religions, alors que nous faisons mémoire – huit cents ans après – de la rencontre historique entre saint François d’Assise et le Sultan al-Malik al-Kamil. Cet évènement prophétique manifeste que le courage de la rencontre et de la main tendue est un chemin de paix et d’harmonie pour l’humanité, là où l’extrémisme et la haine sont des facteurs de division et de destruction. Aussi, je forme le vœu que l’estime, le respect et la collaboration entre nous contribuent à approfondir nos liens de sincère amitié, afin de permettre à nos communautés de préparer un avenir meilleur pour les nouvelles générations.

Ici sur cette terre, pont naturel entre l’Afrique et l’Europe, je souhaite redire la nécessité d’unir nos efforts, pour donner une nouvelle impulsion à la construction d’un monde plus solidaire, plus engagé dans l’effort honnête, courageux et indispensable d’un dialogue respectueux des richesses et des spécificités de chaque peuple et de chaque personne. C’est là un défi que nous sommes tous appelés à relever, surtout en ce temps où on risque de faire des différences et de la méconnaissance réciproque des motifs de rivalité et de désagrégation.

Il est donc essentiel, pour participer à l’édification d’une société ouverte, plurielle et solidaire, de développer et d’assumer constamment et sans faiblesse la culture du dialogue comme chemin à parcourir ; la collaboration comme conduite ; la connaissance réciproque comme méthode et critère. C’est ce chemin que nous sommes appelés à parcourir sans jamais nous fatiguer, pour nous aider à dépasser ensemble les tensions et les incompréhensions, les masques et les stéréotypes qui conduisent toujours à la peur et à l’opposition ; et ainsi ouvrir le chemin à un esprit de collaboration fructueux et respectueux. Il est en effet indispensable d’opposer au fanatisme et au fondamentalisme la solidarité de tous les croyants, ayant comme références inestimables de notre agir les valeurs qui nous sont communes. Dans cette perspective, je suis heureux de pouvoir visiter dans un moment l’Institut Mohammed VI pour les Imams, les prédicateurs et prédicatrices, voulu par Votre Majesté, dans le but de fournir une formation adéquate et saine contre toutes les formes d’extrémisme, qui conduisent souvent à la violence et au terrorisme et qui, en tout cas, constituent une offense à la religion et à Dieu lui-même. Nous savons en effet combien une préparation appropriée des futurs guides religieux est nécessaire, si nous voulons raviver le véritable sens religieux dans les cœurs des nouvelles générations.

Ainsi donc, un dialogue authentique nous invite à ne pas sous-estimer l’importance du facteur religieux pour construire des ponts entre les hommes et pour affronter avec succès les défis précédemment évoqués. Dans le respect de nos différences, la foi en Dieu nous conduit, en effet, à reconnaître l’éminente dignité de tout être humain, ainsi que ses droits inaliénables. Nous croyons que Dieu a créé les êtres humains égaux en droits, en devoirs et en dignité et qu’il les a appelés à vivre en frères et à répandre les valeurs du bien, de la charité et de la paix. Voilà pourquoi, la liberté de conscience et la liberté religieuse – qui ne se limitent pas à la seule liberté de culte mais qui doivent permettre à chacun de vivre selon sa propre conviction religieuse – sont inséparablement liées à la dignité humaine.

Dans cet esprit, il nous faut toujours passer de la simple tolérance au respect et à l’estime d’autrui. Car il s’agit de découvrir et d’accueillir l’autre dans la particularité de sa foi et de s’enrichir mutuellement de la différence, dans une relation marquée par la bienveillance et la recherche de ce que nous pouvons faire ensemble. Ainsi comprise, la construction de ponts entre les hommes, du point de vue du dialogue interreligieux, est appelée à se vivre sous le signe de la convivialité, de l’amitié, et plus encore de la fraternité.

La Conférence internationale sur les droits des minorités religieuses dans le monde islamique, qui a eu lieu à Marrakech en janvier 2016, s’est penchée sur cette question. Et je me réjouis qu’elle ait permis de condamner toute utilisation instrumentale d’une religion pour discriminer ou agresser les autres, en soulignant la nécessité de dépasser le concept de minorité religieuse, au profit de celui de citoyenneté et de la reconnaissance de la valeur de la personne, qui doit revêtir un caractère central dans tout ordonnancement juridique.

Je considère aussi comme un signe prophétique la création de l’Institut Œcuménique Al Mowafaqa, à Rabat en 2012, par une initiative catholique et protestante au Maroc, Institut qui veut contribuer à promouvoir l’œcuménisme ainsi que le dialogue avec la culture et avec l’Islam. Cette louable initiative traduit le souci et la volonté des chrétiens vivant dans ce pays de construire des ponts pour manifester et servir la fraternité humaine.

Ce sont tous des parcours qui arrêteront "l’instrumentalisation des religions pour inciter à la haine, à la violence, à l’extrémisme et au fanatisme aveugle et mettront fin à l’utilisation du nom de Dieu pour justifier des actes d’homicide, d’exil, de terrorisme et d’oppression".

Le dialogue authentique que nous voulons développer nous conduit aussi à tenir compte du monde dans lequel nous vivons, notre maison commune. Ainsi la Conférence internationale sur les changements climatiques, COP 22, qui s’est tenue ici même au Maroc, a témoigné, une fois encore, de la prise de conscience par de nombreuses Nations de la nécessité de protéger la planète sur laquelle Dieu nous a placés pour vivre et de contribuer à une véritable conversion écologique pour un développement humain intégral. Je salue toutes les avancées accomplies dans ce domaine et je me réjouis de la mise en œuvre d’une véritable solidarité entre les Nations et les peuples, afin de trouver des solutions justes et durables aux fléaux qui menacent la maison commune, ainsi que la survie même de la famille humaine. C’est ensemble, dans un dialogue patient et prudent, franc et sincère, que nous pouvons espérer trouver des solutions adéquates, pour inverser la courbe du réchauffement global et pour réussir à éradiquer la pauvreté.

Également, la grave crise migratoire à laquelle nous sommes affrontés aujourd’hui, est pour tous un appel pressant à rechercher les moyens concrets d’éradiquer les causes qui obligent tant de personnes à quitter leur pays, leur famille, et à se retrouver souvent marginalisées, rejetées. De ce point de vue, toujours ici au Maroc, en décembre dernier, la Conférence intergouvernementale sur le Pacte mondial pour une migration sûre, ordonnée et régulière a adopté un document qui entend être un point de référence pour toute la communauté internationale. En même temps, il est vrai que beaucoup reste encore à faire, surtout parce qu’il faut passer des engagements pris avec ce document, au moins au niveau moral, à des actions concrètes et, spécialement, à un changement de disposition envers les migrants, qui les considère comme des personnes, non comme des numéros, qui en reconnaisse dans les faits et dans les décisions politiques les droits et la dignité. Vous savez combien j’ai à cœur le sort, souvent terrible, de ces personnes, qui, en grande partie, ne laisseraient pas leurs pays s’ils n’y étaient pas contraints. J’espère que le Maroc, qui avec une grande disponibilité et une délicate hospitalité a accueilli cette Conférence, voudra continuer à être, dans la communauté internationale, un exemple d’humanité pour les migrants et les réfugiés, afin qu’ils puissent être, ici, comme ailleurs, accueillis avec humanité et protégés, qu’on puisse promouvoir leur situation et qu’ils soient intégrés avec dignité. Quand les conditions le permettront, ils pourront décider de retourner chez eux dans des conditions de sécurité, respectueuses de leur dignité et de leurs droits. Il s’agit d’un phénomène qui ne trouvera jamais de solution dans la construction de barrières, dans la diffusion de la peur de l’autre ou dans la négation de l’assistance à tous ceux qui aspirent à un légitime mieux-être pour eux-mêmes et pour leurs familles. Nous savons aussi que la consolidation d’une véritable paix passe par la recherche de la justice sociale, indispensable pour corriger les déséquilibres économiques et les désordres politiques qui ont toujours été des facteurs principaux de tension et de menace pour l’humanité tout entière.

Majesté et Honorables Autorités, chers amis !

Les chrétiens se réjouissent de la place qui leur est faite dans la société marocaine. Ils ont la volonté de prendre leur part à l’édification d’une nation solidaire et prospère, en ayant à cœur le bien commun du peuple. De ce point de vue, l’engagement de l’Église catholique au Maroc, dans ses œuvres sociales et dans le domaine de l’éducation à travers ses écoles ouvertes aux élèves de toute confession, religion et origine, me semble significatif. Aussi, en rendant grâce à Dieu pour le chemin parcouru, permettez-moi d’encourager les catholiques et les chrétiens à être ici, au Maroc, des serviteurs, des promoteurs et des défenseurs de la fraternité humaine.

Majesté, Distinguées Autorités, chers amis ! Je vous remercie une fois encore, ainsi que tout le peuple marocain, pour votre accueil si chaleureux et pour votre aimable attention. Shukran bi-saf!

Que le Tout-Puissant, clément et miséricordieux, vous protège et qu’il bénisse le Maroc !

 

Merci."

 

DISCOURS ROYAL - Le roi Mohammed VI a prononcé, samedi sur l’esplanade de la Mosquée Hassan à Rabat, un discours à l’occasion de l’accueil officiel du pape François, qui effectue une visite officielle de deux jours au Maroc à l’invitation du souverain. Un discours prononcé par le souverain marocain en arabe, en espagnol, en anglais puis en français:

 

Voici le texte intégral du discours royal :

“Louange à Dieu, Prière et salut sur le Prophète, Sa famille et Ses compagnons.

Votre Sainteté,

Excellences, Mesdames et Messieurs,

Ce jour est exceptionnel. Exceptionnel car il est marqué par la venue de Sa Sainteté le Pape François 1er. Exceptionnel aussi parce qu’il Me rappelle la visite historique du Pape Jean-Paul II au Maroc.

La venue du Souverain Pontife s’inscrit dans la continuité des relations établies depuis longtemps entre le Maroc et le Vatican.

Nous avons tenu à ce que sa date et son lieu reflètent sa profondeur symbolique, sa portée historique et l’enjeu civilisationnel.

Le lieu d’ouverture, de passage et de brassage qui nous accueille aujourd’hui, est en soi le symbole d’un équilibre harmonieux.

Judicieusement situé au point de rencontre entre le fleuve Bouregreg et l’Océan Atlantique, il est placé sur l’axe reliant la Mosquée Al-Koutoubia à Marrakech et la Giralda à Séville, et il constitue un trait d’union, spirituel, architectural et culturel, entre l’Afrique et l’Europe.

Nous avons également souhaité que Votre visite coïncide avec le mois béni de Rajab.

C’est en cette période Sainte que l’Islam et la Chrétienté connurent l’un des épisodes les plus emblématiques de leur histoire: sur ordre du Prophète Mohammed, Paix et Salut soient Sur Lui, les Musulmans fuyant les persécutions, quittèrent la Mecque et trouvèrent refuge auprès du Négus, le Roi chrétien de l’Abyssinie.

Il s’agissait là du premier acte d’accueil et de connaissance mutuelle entre religions musulmane et chrétienne.

Et c’est aussi cet acte de connaissance mutuelle, inscrit dans la postérité que Nous commémorons aujourd’hui.

Votre Sainteté,

Excellences, Mesdames et Messieurs,

La visite de Votre Sainteté au Maroc intervient dans un contexte de défis pour la Communauté des Nations, la communauté de tous les Croyants.

Il Nous faut combattre des maux d’un autre âge qui se nourrissent de la trahison et de l’instrumentalisation du Message divin en prônant le déni de l’Autre et autres théories scélérates.

Dans ce monde en quête de repères, le Royaume du Maroc n’a jamais cessé de clamer, d’enseigner et de vivre au quotidien la Fraternité des fils d’Abraham - pilier fondateur de la très riche diversité de la civilisation marocaine.

L’union de tous les Marocains, par-delà les confessions, en est un exemple éloquent.

Cette symbiose est notre réalité. Elle se matérialise par des mosquées, des églises et des synagogues qui, depuis toujours, se côtoient dans les villes du Royaume.

Nous, Roi du Maroc, Amir Al Mouminine, Nous Nous portons Garant du libre exercice des cultes. Nous sommes le Commandeur de tous les croyants.

En tant que Commandeur des Croyants, Je ne peux parler de Terre d’Islam, comme si n’y vivaient que des musulmans. Je veille, effectivement, au libre exercice des religions du Livre et Je le garantis. Je protège les juifs marocains et les chrétiens d’autres pays qui vivent au Maroc.

Votre Sainteté,

Excellences, Mesdames et Messieurs,

Nous n’avons eu de cesse d’aller chercher Dieu au-delà du silence, au-delà des mots et au-delà du confort des dogmes, pour que nos religions restent des passerelles privilégiées et éclairées et pour que demeurent les leçons et les messages de l’Islam des lumières.

Le dialogue entre les religions abrahamiques est manifestement insuffisant dans la réalité d’aujourd’hui. Au moment où les paradigmes se transforment, partout et sur tout, le dialogue inter-religieux doit aussi faire sa mue.

Le dialogue tourné vers la “tolérance” aura fait long feu, sans pour autant atteindre sa finalité. Les trois religions abrahamiques n’existent pas pour se tolérer, par résignation fataliste ou acceptance altière.

Elles existent pour s’ouvrir l’une à l’autre et pour se connaitre, dans un concours vaillant à se faire du bien l’une l’autre :

قال تعالى : ”يا أيها الناس، إنا خلقناكم من ذكر وأنثى، وجعلناكم شعوبا وقبائل لتعارفوا، إن أكرمكم عند الله أتقاكم”، صدق الله العظيم.

Les radicalismes, qu’ils soient ou non religieux, reposent sur la non-connaissance de l’autre, l’ignorance de l’autre, l’ignorance tout court.

La “co-connaissance” est une négation de toutes formes de radicalisme. Et c’est cette co-connaissance qui nous permettra de relever les défis de notre présent tourmenté.

قال تعالى : ”لكل جعلنا منكم شرعة ومنهاجا، ولو شاء الله لجعلكم أمة واحدة، ولكن ليبلوكم في ما آتاكم، فاستبقوا الخيرات”، صدق الله العظيم.

Pour faire face aux radicalismes, la réponse n’est ni militaire, ni budgétaire ; elle a un seul nom: Éducation.

Mon plaidoyer pour l’éducation est un réquisitoire contre l’ignorance : ce sont les conceptions binaires et la méconnaissance qui menacent nos civilisations. Jamais la religion.

C’est pourquoi, aujourd’hui, en tant que Commandeur des Croyants, Je plaide pour que soit redonnée à la religion la place qui est la sienne, au sein de l’éducation.

C’est pourquoi il M’est impossible de parler devant la jeunesse sans la mettre en garde contre les phénomènes de radicalisation et d’entrée dans la violence.

Ce que tous les terroristes ont en commun n’est pas la religion, c’est précisément l’ignorance de la religion.

Il est temps que la religion ne soit plus un alibi pour ces ignorants, pour cette ignorance, pour cette intolérance.

Car la religion est Lumière, Savoir, Sagesse. Elle est également synonyme de Paix, préconisant de substituer des combats plus nobles et sereins, à la course en armement et autres folies.

Ainsi, Nous avons établi la Fondation Mohammed VI des Oulémas.

Dans le même sillage, Nous avons répondu favorablement aux demandes de plusieurs pays africains et européens et nous accueillons ainsi leurs jeunes, à l’Institut Mohammed VI pour la formation des Imams, des Mourchidines et Mourchidates.

Votre Sainteté,

Excellences, Mesdames et Messieurs,

En tant que Commandeur des Croyants, Je partage avec le Saint Père la conviction d’une spiritualité agissante, au service du bien commun.

La spiritualité n’est pas une fin en soi. Notre Foi se traduit en actions concrètes. Elle nous apprend à aimer notre prochain. Elle nous apprend à l’aider.

Il est une réalité essentielle : Dieu Pardonne. «إن الله غفور رحيم». Parce que Dieu est miséricorde, Nous avons placé la générosité et l’indulgence au cœur de Notre action.

Parce que Dieu est amour, Nous avons essayé de faire de Notre règne un témoignage de proximité, au chevet des plus pauvres et des plus vulnérables.

C’est là l’esprit de l’Initiative Nationale de Développement Humain (INDH) que Nous avons lancée il y a 14 ans, afin d’améliorer la vie des personnes en situation de précarité ou de fragilité, d’intégrer les exclus, de procurer un toit aux sans-abri, et de donner, à tous ces déshérités, foi en un avenir digne.

C’est là également la philosophie de la politique d’immigration et d’asile que Nous avons mise en place ; Nous la voulons, avant tout, solidaire.

Elle est en phase avec le Pacte de Marrakech, que la communauté internationale a adopté le 10 décembre dernier.

Votre Sainteté,

Excellences, Mesdames et Messieurs,

Notre rencontre consacre une conviction partagée : les valeurs de la religion monothéiste contribuent à la rationalisation, à la réconciliation, à l’amélioration de l’ordre mondial.

En tant que Commandeur des croyants, Je me dresse, comme Vous, contre l’indifférence, sous toutes ses formes et Je salue le courage des Leaders qui ne se dérobent pas aux grandes questions de notre temps.

Nous suivons avec intérêt et considération les efforts déployés par Votre Sainteté au service de la paix mondiale, ainsi que vos appels continus à l’éducation, au dialogue, à la cessation des violences et à la lutte contre la pauvreté, la corruption, le changement climatique, ces maux qui gangrènent les sociétés.

Parce que Nous sommes, respectivement Commandeur des Croyants et Saint Père, Nous devons faire preuve d’idéalisme et de pragmatisme, Nous devons être réalistes et exemplaires.

Nos messages sont aussi actuels qu’éternels. Ils invitent les peuples à embrasser les valeurs de modération, à réaliser les impératifs de co-connaissance et à appréhender la conscience de l’altérité.

Ce faisant, Nous délivrons, Votre Sainteté, “une parole commune entre nous et vous”. Cette parole n’est pas un accommodement étriqué et réducteur.

Cette parole, Nous la concevons – Nous la vivons – comme un Message commun, un message que des Musulmans, des Chrétiens et des Juifs adressent à l’humanité toute entière.

C’est là ce qui Nous rassemble aujourd’hui et ce qui doit Nous unir demain.

Wassalamou alaikoum warahmatoullahi wabarakatouh”.