Michel HAJJI GEORGIOU
Quelles que soient la légitimité de son objectif et sa symbolique, le 7 Octobre a été un piège pour tous, surtout pour ses artisans martyropathes.
La violence n’a rien résolu, ni en Palestine ni au Liban. Au contraire. Elle a tout emporté - le Hamas, le Hezbollah, Gaza, le Liban-Sud, la banlieue sud, la possibilité d’un État palestinien, et tant de vies humaines… pourquoi ? Pour un instant de gloire et de vengeance ? Un acte symbolique stérile et suicidaire ?
Pour que la maison-mère puisse faire son bazar en exploitant ses pions arabes et les populations civiles des pays qui croupissent sous le joug de son occupation ?
Toute cette violence laissera des séquelles indélébiles - comme en Irak en 2003 et en Syrie à partir de 2011. Après cela, le monde entier se demande d’où sortent les monstres… ils sont nés de la violence - celle que vous laissez faire et que vous exploitez en apprentis-sorciers.
En 2003 - les USA ont ouvert la voie royale à l’Empire iranien en déboulonnant Saddam Hussein.
En 2004 - l’assassinat de Yasser Arafat a donné les coudées franches au Hamas pour prendre le contrôle de la scène palestinienne.
En 2005 - Rafic Hariri a été assassiné à Beyrouth, acte provoquant certes la fin de l’occupation syrienne, mais livrant le pays à une bande de satrapes-assassins organisés au service de l’Empire iranien.
En 2007 - Benazir Bhutto au Pakistan - dernier grand leader sunnite de la région, assassinée à son tour.
À partir de 2011 - les révolutions arabes abattent les dictateurs sunnites des pays arabes hostile. En revanche, le régime syrien, trop « utile », sera protégé bec et ongles par amis et ennemis, aux dépens de milliers de victimes. Les Houthi ont poussé comme des champignons, menaçant le Golfe. Quant au régime iranien, il sévira impunément dès 2008 contre les étudiants et les femmes.
En 2015, Obama légitimera l’emprise iranienne sur la région à travers l’accord sur le nucléaire iranien.
Dix ans après cet accord, voici le résultat: l’Iran continue de développer - et d’atermoyer sur - son programme nucléaire, et Téhéran a fait de ses provinces arabes des fortins militaires, des pays faillis et des centres de trafic de drogue et de blanchiment d’argent au nom d’une « résistance » illusoire. Et, maintenant, des champs de ruines.
Alors surtout, les idiots utiles du guide égaré, épargnez-nous aujourd’hui les discours pompeux de prétendue victoire, par égard pour toutes les victimes qui sont tombées au nom d’une dignité fantoche, livrées comme des agneaux à deux États cyniques et sanguinaires.
De grâce, et même si vous n’avez aucune décence - sachez que les morts vous écoutent, et qu’ils sont loin d’être apaisés.
Au contraire - ils sont furieux.
Les vivants aussi.