C’est à Paris que s’est tenue, le 23 novembre, la première Conférence des chrétiens arabes, révèle le site Al-Modon. Hommes politiques et intellectuels issus des communautés chrétiennes du Liban, de Syrie, d’Irak, de Palestine et d’Égypte s’étaient donné rendez-vous pour débattre de la situation dramatique de ces communautés sujettes à la répression dans certains pays et forcées à l’exil. Le but de cette conférence était aussi de répondre aux fausses solutions que prônent certains dirigeants et chefs spirituels chrétiens, soutenus souvent par des mouvements d’extrême droite européens : se rallier aux régimes en place, tel le régime syrien, face à la menace islamiste. Ou encore former une alliance avec tous les groupes minoritaires dans le monde arabe : chiites, alaouites, yézidis, pour contrecarrer l’islam sunnite majoritaire, jugé violent et intolérant. Deux idées totalement rejetées par les participants. Le vivre-ensemble ne peut fonctionner dans des États dictatoriaux, a souligné l’islamologue Radwan Al-Sayed, dont les propos sont rapportés par An-Nahar. Pour l’opposant syrien Michel Kilo, rallier le régime de Bachar El-Assad, coupable de la mort de 1 million de Syriens, est suicidaire. “Le terrorisme islamiste n’a servi que ce régime.” Pour l’intellectuel libanais Hassan Mneimneh, l’alliance des minorités sonnera la fin des chrétiens dans le monde arabe. L’ex député libanais Farès Souaid, l’un des rares à s’opposer à la mainmise du Hezbollah sur son pays a plaidé pour un État civique assurant les droits du citoyen, tout en offrant des garanties aux différentes communautés religieuses et ethniques. “Les chrétiens n’ont pas besoin de protecteurs. Ce qui se passe au Liban et en Irak [deux révoltes populaires anti-confessionnelles] est la vitalité dont nous avons besoin.”
Courrier international