Tentaculaire. Colombie, Paraguay, Venezuela... Enquête sur le trafic de drogue qui finance l'organisation terroriste.
De notre envoyé spécial en Amérique du Sud, Guillaume Perrier / Le Point
Au numéro 102 de la 49º Rue A se dresse un immeuble d'habitations aux murs blanc crème auquel on accède par une volée de marches. Nous sommes dans le quartier chic de Riomar, à Barranquilla, la grande ville colombienne de la côte atlantique, dans le nord du pays. Une société d'exportation de matériaux de construction et de charbon de bois, Zanga SAS, était enregistrée à cette adresse. Elle s'est retrouvée frappée, en septembre 2023, par des sanctions du Trésor américain, en même temps que 7 individus et une demi-douzaine d'autres com pagnies situées en Colombie, mais aussi au Venezuela, au Panama, au Belize, au Mexique, avec des ra- mifications quis'étendentjusqu'en Chine, en Australie et, surtout, au Liban... De quoi braquer les projecteurs sur une nébuleuse soupçonnée de terrorisme, trafic de drogue et blanchiment, sur fond de financement du Hezbollah libanais. Au cœur de ces malversations se trouve le clan Rada, dont le chef est Amer Mohamed Akil Rada, un ressortissant libano-colombien. L'homme possède au moins trois passeports, deux dates de naissance, en 1964 et en 1967, et plusieurs boîtes aux lettres. Il brouille les pistes et déjoue les sur veillances, mais il est un des rouages clés des réseaux du Hezbollah en Amérique latine depuis plus de trente ans. L'administration américaine le soupçonne d'appartenir à l'Unité 910, autrement appelée l'Organisation du djihad islamique, la structure chargée desopérations extérieures du mouvement islamiste pro-iranien.
Activité souterraine
En fuite au Liban depuis 2014, Rada y dirige en famille des sociétés d'importation de briquettes de charbon de bois: Tucan Trading SARL et Black Diamond SARL. Son fils, Mahdy Akil Helbawi, a été placé à l'autre bout de la chaîne, à la tête de Zanga SAS, à Barranquilla, où le clan possède des boutiques de prêt-à-porter, une bijouterie ou encore une pizzeria. « En tant qu'agent et dirigeant du Hezbollah, Amer utilise jusqu'à 80% du produit de ses sociétés commerciales pour financer le Hezbollah », note le Trésor américain dans sa décision du 12 septembre 2023. Les entreprises en question semblent surtout abriter une activité souterraine beaucoup plus lucrative: le blanchiment du trafic de drogue. Selon les rapports d'experts, la cocaïne, dont la Colombie fournit 70% de la production mondiale, serait la deuxième source de financement du parti chiite libanais, derrière l'aide apportée par l'Iran. Washington recense environ 2000 individus et sociétés liés au Hezbollah dans son fichier des «barons de la drogue étrangers ».
Samer, le frère d'Amer Mohamed Akil Rada, s'est fait pincer en 2013 au Salvador avec 500 kilos de cocaïne dissimulés dans une cargaison d'ananas en provenance du Panama. Installé un temps au Belize, puis à Barranquilla, Samers'est ensuite réfugié à Caracas. Il y a fondé une société de cryptomonnaie, BCI Technologies, épinglée elle aussi en septembre 2023 par les enquêteurs américains pour son soutien au Hezbollah. La cryptomonnaie, utilisée par le régime de Nicolas Maduro, est une autre source de financement pour le groupe paramilitaire libanais, soupçonne le Bureau national israélien de lutte contre le financement du terrorisme, qui a saisi 1,7 million de dollars de ces actifs numériques en juin 2023. L'étude des registres de la société Zanga fait apparaître un total de 43 cargaisons de charbon envoyées depuis la Colombie, entre 2016 et 2021, à destination du Liban, mais aussi du Koweït, des Émirats arabes unis, d'Israël - via le port d'Ashdod-et des États-Unis. Dans le même temps, une autre entité familiale, Tucan Trading, à Beyrouth, en a reçu au moins 25, dont 14 expédiées par Zanga. Le clan Rada dispose aussi d'une tête de pont en Australie, où réside Marian Akil Rada. Le profil de cette jeune femme sur le réseau social LinkedIn la présente comme experte en questions de douanes et de logistique portuaire!
Cocaïne noire
Les briquettes noires sentent la poudre blanche. Il y a plus de vingt ans, des chimistes au service des cartels colombiens ont mis au point une méthode pour noircir le chlorhydrate de cocaïne et le rendre quasi indétectable pour les chiens renifleurs. En 2018, un laboratoire a été démantelé et une cargaison saisie, avant qu'elle ne parte pour le port syrien de Lattaquié, contrôlé par le régime de Bachar el-Assad, autre allié du Hezbollah. La « cocaïne noire » s'est également retrouvée en quantité au Paraguay. En octobre 2020, près de 3 tonnes ont été saisies dans le port fluvial de Villeta. Le chargement devait transiter par Anvers et arriver jusqu'à Haïfa, en Israël.
Or le Hezbollah a aussi ciblé le Paraguay pour y développer ses activités. La région de la triple frontière (Paraguay, Brésil, Argentine), en particulier la ville de Ciudad del Este, est l'une de ses places fortes depuis plus de trente ans. En 2018, la police brésilienne a capturé dans cette zone Assad Ahmad Barakat, soupçonné d'être un responsable financier du Hezbollah. Son lien direct avec Hassan Nasrallah, le chef du Parti de Dieu depuis trente ans, a pu être établi. « Barakat a ouvert un magasin d'appareils électroniques à Ciudad del Este, au Paraguay. Mais, en réalité, la société Casa Apollo faisait transiter de l'argent en faveur de la Fondation des martyrs du Hezbollah », souligne Matthew Levitt, un ancien du FBI devenu expert en terrorisme au Washington Institute et auteur de Hezbollah: The Global Footprint of Lebanon's Party of God (Georgetown University Press, 2013, non traduit). Lorsque les Paraguayens ont perquisitionné Casa Apollo en 2001, ils y ont découvert une lettre de Nasrallah adressée à Barakat. « Je suis reconnaissant de vos contributions et de votre soutien. » Le Paraguay est gangrené. L'ancien président conservateur Horacio Cartes Jara a été identifié par les États-Unis comme entretenant des liens avec des dirigeants du mouvement terroriste. Idem pour l'ex-vice-président (2018-2023) Hugo Velasquez Moreno. Quant au procureur Marcelo Pecci, figure de la lutte contre le crime organisé, il a été assassiné en mai 2022 sur une plage de la côte caribéenne de la Colombie, près de Carthagène, lors de sa lune de miel. Deux sicarios, des « tueurs à gages », arrivés sur la plage en Jet-Ski, l'ont abattu de trois balles dans la tête, sous les yeux de son épouse et de dizaines de touristes. Selon Emanuele Ottolenghi, expert des réseaux du Hezbollah à la Fondation pour la défense de la démocratie (FDD), un think tank américano-israélien, le procureur Pecci avait de nombreux ennemis, à commencer par le Hezbollah. Le directeur de la police nationale colombienne, Jorge Luis Vargas, soupçonne pour sa part une « organisation terroriste radicale » derrière le meurtre. Prudemment, il ne la nomme pas.
Opération Cèdre
En suivant les conteneurs de cocaïne noire, les enquêteurs de l'agence antidrogue américaine, la Drug Enforcement Administration (DEA), sont tombés sur Hassan Mansour, un Libano-Canadien lié au clan Rada en Colombie. En 2014, cet agent en trepreneur du Hezbollah a créé Zoom Zoom Motors, une société d'import-export qui achemine des voitures d'occasion d'Amérique du Nord vers l'Afrique. Ce business est un moyen de recycler l'argent du trafic de drogue. Cela n'em pêche pas Mansour de recevoir au moins deux livraisons de « charbon » colombien. En 2015, le même individu révèle à un agent infiltré de la DEA qu'il utilise sa façade commerciale pour trafiquer de la cocaïne maquillée en briques de charbon. C'est alors que deux « tuyaux » arrivent de Paris aux oreilles des enquêteurs américains. Une collecte de fonds au profit du Hezbollah et une rencontre entre blanchisseurs du narcotrafic doivent avoir lieu en France. C'est le début de l'opération Cedar (Cèdre, l'arbre symbole du Liban) qui s'étend dans sept pays.
Un vendeur de voitures installé à Düsseldorf est placé sur écoutes. Cet homme est un neveu de Hassan Nasrallah, le chef du Hezbollah. Il conduit les enquêteurs jusqu'à Mohammed Ammar, le blanchisseur du cartel de Medellin, qui est arrêté à Miami après avoir accepté de recycler des dollars australiens fournis par des agents infiltrés... Hassan Mansour est coffré à Paris. Avec lui, la police française tient un gros poisson. L'homme est marié à une petite-fille de Nabih Berri, qui reste, à 86 ans, un personnage central de la politique libanaise et un allié indéfectible du Hezbollah. Remis en liberté avec assignation à résidence, Mansour parvient, en se faisant passer pour son frère jumeau, à fuir au Liban. Les autorités françaises ont-elles fait preuve de négligence ? Ou le parent de Nabih Berri, interlocuteur privilégié des diplomates français au Liban, a-t-il bénéficié de protections ? La France, qui venait de signer un contrat avec l'Iran pour la vente d'Airbus, ne voulait pas prendre le risque de faire capoter la transaction, note une source proche de l'enquête. Comme quelques années plus tôt avec l'opération Cassandre, qui avait été torpillée par l'administration Obama pour ne pas compromettre les négociations sur le programme nucléaire de Téhéran, le coup de filet anti-Hezbollah se heurte à la realpolitik.
Extrême droite
Dans la moiteur de Barranquilla, les Rada se font plus discrets. Cette ville bouillonnante et bigarrée d'un million d'habitants, théâtre de l'un des plus grands carnavals au monde, est métissée depuis longtemps. La communauté syro-libanaise, venue du Levant au fil des vagues migratoires, s'y est enracinée. La personnalité la plus célèbre de la ville est la chanteuse Shakira, dont une statue dorée, en danseuse du ventre, surplombe le fleuve Magdalena. Le maire, Alejandro Char, est l'héritier d'une puissante famille originaire de Damas. Son frère et son cousin, tous deux d'anciens sénateurs à Bogota, sont impliqués dans des affaires de corruption, d'achat de votes et autres malversations. Le patriarche du clan, Fouad Char, 86 ans, ancien ministre de l'Économie, règne toujours sur une chaîne de supermarchés, une banque et l'un des clubs de football les plus populaires du pays, le Junior de Barranquilla. Aucun soupçon de collusion avec le Hezbollah n'a jamais affleuré, note la journaliste Laura Ardila, autrice d'un livre d'enquête sur le clan Char, La Costa Nostra. En revanche, les Char sont soupçonnés d'entre tenir des liens avec un groupe paramilitaire d'extrême droite, la Oficina de Envigado, implanté près de Medellin... et la DEA aidentifié en 2016 des liens entre cette milice impliquée dans le narcotrafic, et les blanchisseurs du Hezbollah libanais.
Un petit Liban à l'étranger La présence d'une vaste communauté d'origine libanaise en Amérique latine-plusieurs millions de personnes a permis au Hezbollah de bénéficier de relais partout sur le continent. « C'est un modele similaire à ce qu'ils ont réussi en Afrique de l'Ouest, note le chercheur Emmanuele Ottolenghi. Ils recréent un petit Liban à l'étranger, avec ses mosquées, ses organisations caritatives, ses écoles... L'utilisation de certains symboles, les activités et les intervenants traduisent souvent une appartenance de ces organisations à la nébuleuse du Hezbollah, poursuit-il. On le voit très clairement dans la région de la triple frontière, à São Paulo, au Brésil, mais aussi en Colombie et au Venezuela.» S'ajoute à cela une expertise des zones grises du commerce international. Là où les frontières administratives se floutent et où des villes champignons surgissent, les commerçants libanais s'installent. « Il faut un puissant réseau pour blanchir de telles sommes d'argent », constate Ottolenghi. Le Hezbollah est capable d'injecter des millions dans le système bancaire légal, mais aussi de gérer des transactions frauduleuses sans mouvements de marchandises, voire de faire voyager des conteneurs vides! Ses entrepreneurs fabriquent de la contrefaçon e des faux documents en quantité industrielle et font circuler des fonds grâce au système de la hawala, un système traditionnel de transfert d'argent. Mais les têtes du Hezbollah investissent aussi des institutions qui ont pignon sur rue. La Lebanese Canadian Bank (LCB) a été accusée en 2011 de favoriser le blanchiment de « centaines de millions de dollars mensuels ». « La cocaïne est l'activité économique principale en Amérique latine. Il est donc logique qu'elle occupe aussile Hezbollah », observe Emmanuele Ottolenghi.
Facile de recruter des tueurs
Le Hezbollah s'appuie également sur le Venezuela voisin, dirigé par le régime bolivarien de Nicolas Maduro. Caracas est un refuge pour les activités souterraines de Téhéran. « La présence iranienne est significative au Venezuela sous toutes ses dimensions, observe une source diplomatique israélienne. L'économie, le pétrole, la technologie et même le militaire... Il y a beaucoup de partage de savoir-faire, y compris sur l'aspect sécuritaire. Mais le plus fascinant, c'est leur lien avec les organisations criminelles. Il est facile, ici, de recruter des tueurs pour mener des opérations, c'est un terrain idéal pour opérer contre des cibles juives ou israéliennes, surtout depuis le 7 octobre 2023. C'est une conjonction de facteurs qui nous inquiète. »
Le petit bourg poussiéreux de Maicao est le carrefour stratégique de ces réseaux, « la Mecque du Hezbollah et du trafic de drogue », estime le journaliste Yohir Akerman, éditorialiste de l'hebdomadaire Cambio, fondé par l'écrivain Gabriel Garcia Marquez. Maicao est un bout de Far West colombien, tout au nord du pays, coincé entre une jungle impénétrable au bord de l'océan et un désert planté de cactus. Son seul horizon est le Venezuela. Son marché grouillant est le royaume des trafiquants, des faussaires, des mafieux et des chercheurs d'or. Devant les échoppes modestes où se vendent des vêtements contrefaits, des camions chargent et déchargent des piles de cartons sur les trottoirs. La cité abrite depuis vingt-sept ans une mosquée vaste et lumineuse, sur montée d'un minaret et flanquée d'une école musulmane. La ville est la seule de Colombie à avoir eu un maire musulman, Mohamad Dasuki, d'origine libanaise. « Tout le monde ici vit suspendu à ce qu'il se passe en Palestine et au Liban », observe Leïla, une Palestinienne originaire de Jérusalem qui tient, avec son mari libanais, un restaurant de falafels. Le Hezbollah a pris ses quartiers dans la ville. Déjà, en 2006, l'opération Titan mettait évidence la présence à Maicao frères Saleh, Ali et Kassem, et conduisait à la saisie de 23 millions de dollars et à l'arrestation de 1 30 personnes impliquées dans le trafic de drogue.
Menace terroriste
Les activités du Hezbollah en Amérique latine ne se limitent pas aux trafics. La menace terroriste est bien réelle. En novembre 2021, la Colombie a déjoué un possible attentat contre des ressortissants israéliens à Bogota. Trois hommes d'affaires étaient visés par ce projet. Les tueurs avaient été recrutés en prison par un agent iranien proche des Gardiens de la révolution, rapporte une source à Bogota, précisant que « le sujet est d'une grande sensibilité en Colombie ». Au Brésil, les autorités ont annoncé en novembre dernier avoir déjoué, en coopération avec le Mossad, la préparation d'attaques terroristes. Le service de renseignements israélien a précisé de son côté que le projet était l'œuvre du Hezbollah et qu'il était «dirigé et financé par le régime iranien ». Trois hommes arrêtés sont soupçonnés d'avoir voulu attaquer une synagogue et un cimetière juif à Brasilia. Un Libano-Brésilien, Mohamad Khir Abdulmajid, recruteur présumé, serait en fuite au Liban.
Suicide ou assassinat politique?
Depuis sa création dans les années 1980, le Hezbollah étend sa menace terroriste jusqu'en Amérique latine. En 1992, quelques mois après l'assassinat par Israël du leader de l'époque du mouvement chiite, Abbas Moussaoui, un attentat-suicide devant l'ambassade de l'État hébreu à Buenos Aires tue 29 personnes. Deux ans plus tard, c'est l'Association mutuelle israélite argentine (Amia) qui est visée. L'attaque fait 85 morts. La Cour suprême argentine vient de reconnaître, le 11 avril, la responsabilité de l'Iran dans la planification de l'attentat et du Hezbollah dans son exécution. Pendant longtemps, les pouvoirs successifs des présidents Menem - d'origine syrienne-et Kirchner sont même soupçonnés d'avoir entravé son travail. En 2014, le procureur Alberto Nisman, qui dirigeait l'enquête sur l'attentat contre l'Amia, a accusé Cristina Kirchner de « vouloir disculper l'Iran ». En 2015, il est retrouvé mort chez lui, tué d'une balle dans la tête, à la veille d'une audition cruciale par la commission d'enquête parlementaire. Suicide ou assassinat politique ? Le mystère reste entier. Mais ce qui apparaît aujourd'hui dans l'accusation formulée par l'administration américaine, c'est l'implication dans les attentats de Buenos Aires d'Amer Mohamed Akil Rada, « le vendeur de charbon » de Barranquilla, récemment placé sur la liste noire. « Outre son rôle de haut responsable, il a été l'un des membres opérationnels en 1994 », est-il précisé. Rada aurait fourni les détonateurs au kamikaze.
Israël sur le qui-vive
L'attaque du Hamas du 7 octobre 2023 puis la guerre à Gaza ont braqué les projecteurs sur les cellules dormantes du mouvement libanais. Israël est sur le qui-vive. Surtout depuis que son aviation a pulvérisé les locaux du consulat d'Iran à Damas, le 1er avril, faisant sept morts, dont deux commandants de la force Al-Qods des Gardiens de la révolution islamique. Des représailles de la part de l'Iran et du Hezbollah sont redoutées. La Colombie, qui avait reconnu le Hezbollah comme un mouvement terroriste, a élu en 2022 un président, Gustavo Petro, issu de la gauche radicale et ancien guérillero, qui a pris fait et cause pour les Palestiniens, refusant de condamner le Hamas et comparant les opérations d'Israël à Gaza à celles de l'Allemagne nazie. Les accords de coopération militaire entre les deux pays ont été suspendus. Fin mars, Petro a menacé de couper les relations bilatérales et de rejoindre l'Afrique du Sud dans sa plainte pour « génocide » devant la Cour internationale de justice.
Le soupçon s'est abattu sur la petite mosquée de Marlon Cantillo, une salle de prière située dans une zone pavillonnaire d'un quartier de la capitale. Le centre islamique Ahlul-Bayt, d'obédience chiite, a été fondé par Cantillo, un Colombien de Barranquilla convertià l'islam, diplômé en théologie de l'université de Qom, en Iran. Sa mosquée abriterait aussi I'ONG Martyr Qassem Soleimani, créée en novembre 2020. Elle est soupçonnée de cacher un réseau de recrutement pour le Hezbollah, confie le journaliste Yohir Akerman, qui a eu accès au rapport d'enquête du procureur colombien. Cantillo y serait décrit comme un apologiste des régimes iranien et vénézuélien et serait propriétaire d'une société, Cilex, basée en Roumanie... Au Point, ce dernier dément vigoureusement les accusations, mais souligne que, d'après lui, le Hezbollah est un « parti politique et un « mouvement de résistance », mais en aucun cas un « mouvement terroriste », «Pour moi, tout est parti d'une dénonciation anonyme mais les accusations étaient fausses », affirme Cantillo. La preuve, selon lui: sa mosquée ne fait l'objet d'aucune procédure judiciaire. Une conclusion qui fait sourire Akerman. « C'est le lot de beaucoup d'enquêtes importantes en Colombie. »